Gare de Mignaloux-Nouaillé

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Mignaloux-Beauvoir

Gare de voaygeurs

Créée pour desservir les communes de Mignaloux-Beauvoir et Nouaillé, la gare de Mignaloux-Nouaillé porte leurs deux noms. Si elles ont toutes les deux contribué à part égale à son financement, la gare est située sur la commune de Mignaloux-Beauvoir, en bordure de Nouaillé. Le projet d'une gare à cet endroit remonte aux années 1860, alors que le projet de ligne Poitiers-Limoges est étudié par la Compagnie de chemin de fer d'Orléans. Une station à Nouaillé fut tout d'abord envisagée, puis abandonnée, ce contre quoi s'éleva le conseil municipal de Mignaloux dans une délibération du 2 juillet 1865. Mais la ligne Poitiers-Limoges fut mise en service en 1867, sans arrêt ni à Mignaloux ni à Nouaillé. Le conseil municipal réitéra sa demande en 1875. Trois ans plus tard, le projet de gare fut repris dans le cadre de la construction de la ligne Poitiers-Le Blanc. La station de Mignaloux-Nouaillé fut alors prévue à la jonction des lignes Poitiers-Limoges et Poitiers-Le Blanc, ce qui entraîna des terrassements spéciaux et le détournement de deux chemins vicinaux. L'emplacement des gares de Mignaloux-Nouaillé, Saint-Julien-l'Ars, Jardres et Chauvigny est soumis à enquête publique fin 1879 - début 1880. Le caractère argileux et humide du terrain rendit difficile les travaux de terrassement, adjugés le 9 août 1881 à Maurice Dupuy, entrepreneur à Huismes (Indre-et-Loire). Vint ensuite la construction des bâtiments, dont le projet d'exécution date du 2 décembre 1881 (Cahen ingénieur des Pont-et-Chaussées, Dupuy ingénieur en chef). Il s'élevait à 51000 francs et prévoyait : un « bâtiment pour les voyageurs », un « petit hangar d'attente », un « petit lieu isolé » (cabinet d'aisance), des trottoirs pour les voyageurs, des aménagements aux abords, une cour et sa clôture. Une maison de garde fut aussi prévue à l'est de la gare. Ces constructions furent prévues conformément aux types employés par la Compagnie d'Orléans. Ainsi, le bâtiment des voyageurs de Mignaloux-Nouaillé était de quatrième classe, celle des gares les plus petites. Cette normalisation concernait aussi les matériaux de construction, ici : le béton pour les fondations et le socle, la pierre de taille (notamment pierre de Chauvigny) pour certaines parties, la brique pour les cloisons, du mortier avec addition de ciment pour les enduits, l'ardoise d'Angers pour les toitures. Ces mêmes matériaux furent employés aux stations de Jardres et Saint-Julien-l'Ars, situées sur la ligne Poitiers-Le Blanc et également de quatrième classe. Les travaux des bâtiments de la station furent adjugés le 14 février 1882 à Léon Durand, entrepreneur à Tours. Un second hangar d'abri fut ajouté en 1883 : sa construction fut adjugée à Albert Giessen, constructeur mécanicien à Poitiers. Il s'agissait d'un abri à structure métallique, dallage en béton et bancs en chêne. On peut penser que l'ensemble des travaux de construction des divers bâtiments de la station furent menés à bien rapidement, puisque la section de chemin de fer de Nouaillé à Chauvigny ouvrit le 18 juin 1883.

Gare de marchandises

Toutefois, ces travaux concernaient seulement une gare de voyageurs. Il fallut attendre le début du 20e siècle pour la mise en place d'un service pour les marchandises, réclamé dès 1880 (délibération du 28 décembre 1880 pour la commune de Mignaloux et 12 décembre 1880 pour la commune de Nouaillé) et surtout à partir de 1892 par la commune. La commune de Mignaloux délibère ainsi le 11 février 1883 pour réclamer l'établissement d'une halle à marchandises.

Le 27 janvier 1901, après plusieurs refus, la Compagnie de chemin de fer d'Orléans donna son accord à condition que la dépense de 12 000 francs soit supportée intégralement par les deux communes. Celles-ci y parvinrent grâce à un emprunt et à une souscription publique. Le 11 octobre 1902, la nouvelle gare de marchandise ouvrit au trafic. En 1930, un dépôt de d'hydrocarbures fut installé à proximité de la gare, au nord-est.

Actuellement

Le bâtiment des voyageurs tel qu'il subsiste aujourd'hui, a peu changé à l'extérieur. Seules deux des portes du rez-de-chaussée donnant sur la cour ont été transformées en fenêtres. Le lambrequin ornant la base de la toiture, visible sur les plans du projet d'exécution, aurait disparu, s'il a jamais été réalisé. L'intérieur n'a pas pu être observé. La cour qui précédait le bâtiment sert aujourd'hui de parking, et la station est toujours en activité.

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle

Secondaire : limite 19e siècle 20e siècle

Dates

1883, daté par source

1902, daté par source

Auteurs Auteur : Cahen A.

Ingénieur ordinaire affecté au contrôle de l'arrondissement du nord de la Vienne (Châtellerault) dans les années 1860 (notamment contrôle des bacs sur la Vienne, le Clain et le nord de la Gartempe) ; il dessine les plans de l'avant-métré de la ligne de chemin de fer Poitiers-Le Blanc en 1882-1883.

, ingénieur des Ponts et Chaussées (attribution par source)
Auteur : Dupuy Maurice

Entrepreneur de travaux publics à Huismes (Indre-et-Loire) dans les années 1881-1884 ; travaux de accordement des ligne de chemin de fer de Poitiers à Limoges et de Poitiers au Blanc.

, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Durand Léon

Entrepreneur à Tours en 1884 (construction de la gare de Mignaloux-Nouaillé, 1882).

, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Giessen Albert

Entrepreneur à Poitiers, travaux métalliques (ponts, hangars) sur la voie ferrée Poitiers-Le Blanc entre 1883 et 1886.

, entrepreneur (attribution par source)

Le bâtiment des voyageurs de la gare de Mignaloux-Nouaillé se dresse en retrait par rapport à la route qui y mène, dégageant un espace autrefois occupé par une cour clôturée. Le bâtiment est construit en briques enduites, mais la pierre de taille apparaît sur les chambranles saillants, les angles de l'édifice, et les corniches moulurées séparant les niveaux. A la rencontre des chaînages d'angle, la corniche séparant le rez-de-chaussée de l'étage forme des chapiteaux. Au-dessus d'un solin, qui continue sur les quatre côtés, la façade sur cour s'organise en deux niveaux et quatre travées. Les baies sont couvertes de linteaux en arc délardé. Les deux murs pignons présentent trois niveaux, le dernier étant percé d'un oculus éclairant le comble. Seul le pignon est possède une fenêtre éclairant l'étage. L'élévation du bâtiment sur la voie ferrée, au nord, est identique à celle donnant sur la cour.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : brique

  2. Revêtement : enduit

Toits
  1. ardoise
Étages

1 étage carré

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Mignaloux-Beauvoir , 2500 route de la Gare

Milieu d'implantation: en écart

Cadastre: 1819 E2 185, 2004 E3 393

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